top of page

Lettre de Scolopax n°16

Chronique n°16

La bérézina de l'éolien (partie 3)

Le coût exorbitant de l'éolien à tout prix

Scolopax, APPEL Coeur du Jura

Lettre de Scolopax n°16

Bonjour,

 

A l’heure où le Gouvernement cherche à faire des économies, il serait bien avisé de regarder du côté des promoteurs éoliens qui creusent sans vergogne les déficits publics sans intérêt avéré pour la collectivité . Comment  est ce possible ?

 

Cela commence par un choix si scandaleux ... que personne n’en parle : Tout producteur d’électricité éolienne (ou photovoltaïque) se voit garantir par l’État un prix de rachat de son électricité au double du prix du marché ! Et cela, pendant une période préalable de 10 ans au titre de la politique des Obligations d’Achat (OA) , suivie d’une autre période de prix où les prix restent majorés pendant encore 5 à 10 ans au titre de la politique des Compléments d’Achat (CA). On ne peut ainsi s’étonner de l’explosion du nombre d’ « entrepreneurs » tentés par une telle source de gains sans risque (1).

Mais il ne suffit pas de produire de l’électricité. Encore faut il la distribuer et pour cela raccorder au réseau national les postes de production disséminés de ci de là dans la nature. Tâche qui incombe à la fois à Réseau de Transport d’Electricité (RTE) et ENEDIS qui évaluent à 100 milliards d'euros le coût supplémentaire des sites éoliens (et photovoltaïques) selon les projets actuels du gouvernement (2).


La corbeille est elle pleine ? Pas du tout quand il s’agit d’évoquer la machiavélique AREHN (3), mesure qui oblige EDF à fournir à ses concurrents, qui vendent mais ne produisent pas d’électricité, au moins 100 TWh (4) chaque année au prix de 42 euros le MWh. Joli cadeau totalement inutile aux spéculateurs de tout poil !


Mais ce n’est pas tout. Faut il rappeler que l’éolien qui ne fonctionne que l’équivalent d’un quart de temps devient prioritaire quand le vent se met à souffler suffisamment, généralement quand on en a le moins besoin ? La logique du marché entraîne un effondrement des prix qui peuvent même devenir négatifs. C’est à dire que EDF doit payer des clients pour brûler une électricité dont ils n’ont pas besoin ! Ce qui faisait dire au Monde du 20/10/23 : « Cela tient à une production d’électricité supérieure à la demande, du fait notamment des énergies renouvelables comme l’éolien ou le solaire, non stockables.»  Et le plus incroyable est que les promoteurs éoliens (et photovoltaïques) continuent d’être payés au même tarif privilégié même quand EDF est obligée de payer pour vendre leur électricité (5) !


Ajoutez à cela la mauvaise surprise quand ces surcoûts colossaux interfèrent avec la crise qu’a connue notre pays en 2022. Crise qui a moins été la cause que le révélateur de l’aberration de nos choix. L’État a du mettre en place dans l’urgence, sous risque d’un effondrement de l’activité, un « bouclier fiscal », joli nom qui signifie qu’on a encore emprunté un peu plus et reporté la dette sur les générations futures qui coûtera, puisqu’il est encore valide, la bagatelle de 24 milliards d’euros.
Pas étonnant dans ces conditions que le prix de l’électricité, qui a baissé de 35 % grâce à la montée en puissance du nucléaire entre 1990 et 2010, ait connu une envolée de 85 % de 2010 à 2024 ! Et la Commission d’enquête sénatoriale pointe clairement la responsabilité des énergies éolienne et photovoltaïque à cet égard. Cette relation est corroborée au niveau européen : Plus la part d’éolien et de photovoltaïque est importante, plus les prix sont élevés (6).


Qui paie l’addition et pour quel résultat ? Ce sont quelques uns des points que je me propose de vous révéler dans ma prochaine missive.

A bientôt !

Scolopax

(1) L’électricité est rachetée aux producteurs éoliens (et photovoltaïques) au prix moyen de 90 euros le MWh pour un prix du marché à 58 euros ! Et cela sur une durée garantie par l’État de 20 ans !
(2) RTE et ENEDIS sont deux filiales d’EDF, issues du démembrement d’EDF voulu sous pression de l’Allemagne au nom du sacro saint libéralisme imposé par la Commission européenne. 
(3) Acronyme pour « Accès Régulé à l’Electricité Nucléaire ».
(4) Pour Térawattheure, soit 10 000 000 000 000 wattheure.
(5) Situation tellement aberrante que RTE a commencé à y mettre des freins qui demeurent très avantageux pour les promoteurs éoliens. Il y a eu 359 h de prix négatifs en 2024 qui ont coûté 30 millions d'euros à EDF.
(6) Danemark 466,4 Euros /MWH pour 61 % d’éolien et de photovoltaïque contre 342,1 Euros/MWH pour l’Allemagne avec 34 % et 206,7 Euros /MWH pour la France avec 10 % (Source Eurostat).

éoliennes et argent.jpg
bottom of page