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Lettre de Scolopax n°18

Chronique n°18

De l'inutilité de construire de nouvelles capacités électriques

dans l'EPCI Arbois, Poligny, Salins - Coeur du Jura

Scolopax, APPEL Coeur du Jura

Lettre de Scolopax n°18

Bonjour,

 

L'analyse des bilans de RTE depuis 2018 montre que, à l'exception de l'année 2022 durant laquelle une partie du parc nucléaire a été mis en indisponibilité, la France connaît une constante de production excédentaire basse d'au moins 40 Twh. Cela signifie que notre pays surproduit déjà de l'électricité avec le parc existant. En 2024, l'excédent est même monté à 50 Twh du fait, selon le rapport, du « redressement rapide de la production nucléaire », d'une « production hydraulique exceptionnelle » et « du développement continu des renouvelables ». Lesquels renouvelables ont « atteint un record de 150 Twh soit 27.8% de la production totale ». Autrement dit, le développement de l'éolien et du solaire a contribué significativement à l'aggravation de la surproduction nationale d'électricité.

 

A l'échelle de notre EPCI, la consultation du bilan 2024 de notre territoire sur le site de l'observatoire d'ENEDIS, recoupé avec les données INSEE de 2022, nous apprend que nous avons produit 72 019 Mwh d'électricité au moins issus à 99.5% d'EnR, que nous avons consommé, tous secteurs confondus, 40 420.8 Mwh, principalement d'origine nucléaire, et que, par conséquent, non seulement l'électricité produite sur notre territoire ne profite pas aux consommateurs locaux mais en plus notre territoire a contribué à l'excédent national à hauteur d'environ 31 500 Mwh cette année.

 

Pour l'avenir, RTE évoque dans son étude, Futur énergétique 2050, plusieurs scénarios d'évolution de la consommation nationale d'électricité, notamment du fait du transfert des usages. Le plus pessimiste la fait bondir à 640 TWh à l’horizon 2035 contre 475 en 2019 (année de référence et de début de l'étude), soit une hausse maximum de 35%.

Simplement en additionnant la production du parc actuel, l'excédent et la production des 18 futurs GW d'éolien marin en cours d'installation, nous couvrerions déjà 63% de nos besoins en 2035.

Nous pouvons dès lors supposer qu'avec l'optimisation des productions hydraulique et nucléaire, le lancement de l'EPR de Flamanville et le potentiel en autoconsommation des particuliers, non pris en compte dans le dernier bilan RTE, la couverture intégrale des besoins des Français serait atteinte sans nécessiter de développement outrancier de projets EnR de dimension industrielle.

Même constat à l'échelle de notre EPCI : quand bien même la consommation d'électricité y augmenterait de 35% d'ici 2035, l'équivalent de l'excédent produit sur le territoire injecté sur le réseau national couvrirait largement les besoins de la population locale ; ce d'autant plus que, depuis 2015, celle-ci baisse de 0.5% chaque année (et avec elle les besoins en électricité) et qu'il est peu probable que la tendance s'inverse d'ici 2035.

 

En résumé, aucune création de nouvelles capacités électriques ne se justifie sur le plan de l'approvisionnement tant actuellement qu'à l'avenir dans notre EPCI.

A bientôt, 

Scolopax

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