Lettre de Scolopax n°21

Bonjour,

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Je viens de relire le rapport rédigé par le commissaire enquêteur à l’issue de la Déclaration d’Enquête Publique (DUP) menée en mairie d’Arbois à propos du projet de parc photovoltaïque en Boichailles. Il fait douter très sérieusement de l’intérêt d’une telle procédure. Jugez plutôt :

Tout d’abord, le rapport évoque « l’installation de ce parc conçu comme un projet agrivoltaïque qui permet d’associer production agricole (élevage ovin) et énergétique. »

Or il ne faudrait quand même pas prendre « les enfants du bon Dieu pour des canards sauvages » (1), les Arboisiens pour des lapins de 6 semaines et les moutons pour plus bêtes qu’ils ne sont. Pour faire une herbe verte et tendre, il faut de l’eau et en abondance. Or sous un panneau , il n’y a pas d’eau. Pas d’eau, pas d’herbe ; seulement des chardons et quelques adventices. En fait, la seule association possible entre un mouton et un panneau solaire sous lequel la température monte à 70°, c’est le méchoui...mais ça, on ne le lui a pas dit.

Le rapport ajoute que ce parc sera « de taille relativement modeste à l’échelle de son territoire. Son impact sur le milieu physique, naturel, (2) paysager ...est très faible. » Mais il ajoute sans rire qu’il sera  « constitué de 23.200 panneaux (…) répartis sur 1.160 tables de 4,8 m sur 13,3 m ». Difficile d’imaginer plus discret, non ?

On continue dans la même veine avec ce projet qui répond aux objectifs de la loi « Climat et résilence » fixant un objectif de réduire la consommation d’espaces naturels, agricoles et forestiers. Mais tenez vous bien ! « le parc photovoltaïque d’Arbois (malgré ses 213 000 panneaux) n’est pas comptabilisé comme une consommation d’espace agricole » tout simplement ! Il suffisait de le dire.

Et comme ce rapport n’est plus à ça près, il conclut : « La population locale accepte et encourage ce projet et l’a manifesté en déposant de nombreuses contributions positives. » Remarque du même niveau que celle du major Thomson débarquant à Calais et déclarant que toutes les Françaises sont rousses. Sans doute son enquête n’a t elle pas dépassé les murs de la mairie qui ne s’est pas hasardée à soumettre ce dossier à référendum comme elle l’avait fait avec un certain courage pour le projet éolien. Chat échaudé craint l’eau froide !

Il n’est pas certain que nos procédures et institutions soient grandies et crédibles avec une telle caricature.

 

 

A bientôt,

Scolopax

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(1) Titre du film culte réalisé par Michel AUDIARD en 1968.

(2) Le diagnostic écologique a noté « la présence de 88 espèces végétales dont 8 présentent un enjeu faible à modéré », « 43 espèces d’oiseaux dont 2 à enjeu très fort et 2 à enjeux fort » ainsi que le « passage de 11 espèces de chiroptères. » Circulez, il n’y a rien à voir !

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